Créer, c’est raconter une histoire avec ses mains. Dans mon atelier, chaque création au crochet naît d’une idée, d’un besoin, ou d’une inspiration venue du monde de l’enfance, toujours guidée par les valeurs de la pédagogie Montessori: la simplicité, l’autonomie, la liberté dans un cadre structurant.
Aujourd’hui, j’ai envie de vous ouvrir les portes de mon processus de création, du tout premier croquis à la dernière maille. Voici comment une pièce prend vie, pas à pas, entre laine, crayons et beaucoup de patience.
L’inspiration : une idée germe
Tout commence souvent par une émotion ou une observation. Cela peut être :
– Un besoin que je remarque chez un enfant (par exemple : exercer la motricité fine, apprendre les couleurs, ou manipuler des objets du quotidien).
– Un objet simple que je veux réinventer pour qu’il soit sensoriel, doux, adapté aux petites mains.
Je laisse cette idée mijoter un moment, je l’observe, je note quelques mots-clés dans mon carnet : sensations, matériaux possibles, âges ciblés…
Le dessin : poser l’idée sur le papier
Une fois l’idée plus claire, je prends mon carnet de croquis et je la dessine. Rien de très artistique (je suis nulle en dessin) parfois, juste une forme, un schéma. Cela me permet de visualiser le volume, les différentes parties de la pièce, les textures.
Je note également les points techniques : le type de fil, les points de crochet à utiliser, les contraintes Montessori (sécurité, simplicité, autonomie…).
Les essais : crocheter, décrocheter, recommencer
C’est l’étape du prototype. Et soyons honnête : c’est aussi l’étape des ratés !
Je crochète une première version. Je vois tout de suite ce qui ne fonctionne pas :
– Trop petit ou trop grand ?
– Forme non reconnaissable ?
– Trop complexe pour les petites mains ?
Alors je recommence. Je modifie. Je décrochète. Je teste encore. Parfois, je fais 3 ou 4 versions avant d’avoir quelque chose de convaincant.
Je documente tout dans mon cahier
Je tiens un cahier de création. C’est mon allié précieux.
J’y note :
– Les points utilisés
– Le nombre de mailles par rang
– Les ajustements faits en cours de route
– Les échecs, les réussites, les idées annexes
Ce cahier me permet de garder une trace, de revenir sur mes pas, ou de recréer la pièce plus tard à l’identique.
La version finale : testée et approuvée
Quand je suis satisfaite du résultat, je réalise une version finale, avec les matériaux définitifs. Je vérifie que tout tient bien, que la pièce est solide, lavable, et adaptée aux enfants.
Et surtout : je fais tester ! Par un enfant si possible. Observer comment il manipule l’objet est une mine d’informations.
Et après ?
Je prends des photos, j’écris une fiche produit ou un tutoriel si la création est destinée à être partagée. Parfois, cela donne aussi naissance à une petite collection autour du même thème.
Créer avec intention
Ce processus me permet de créer avec sens. Chaque pièce n’est pas seulement jolie ou « mignonne » : elle est pensée pour répondre à un besoin de l’enfant, selon les principes Montessori.
C’est un chemin parfois lent, parfois chaotique, mais toujours rempli de joie et de découvertes. Et c’est ce qui me passionne dans mon métier de créatrice.